L’addiction aux écrans

RÉDIGÉ PAR : Claire
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La dépendance aux écrans, un trouble comportemental de plus en plus répandu, impacte des millions de personnes à travers le monde. Avec l’essor des smartphones, des réseaux sociaux et des jeux vidéo, l’utilisation excessive des écrans affecte le bien-être mental, physique et social. Comprendre ses symptômes et ses effets permet de mieux appréhender ce phénomène d’addiction et de trouver des solutions pour rééquilibrer nos vies connectées.

Quel recul avons-nous sur l’addiction aux écrans ?

L’addiction aux écrans, reconnue de plus en plus comme un trouble comportemental, a émergé avec l’essor d’internet, des smartphones et des réseaux sociaux. Dans les années 1990, des chercheurs tels que Kimberly Young ont été pionniers dans ce domaine en créant des échelles pour mesurer l’usage problématique d’internet. Young a développé l’Internet Addiction Test (IAT, formulaire en anglais), un outil largement utilisé dans les études cliniques.

D’autres chercheurs comme Mark Griffiths ont étudié la dépendance aux jeux vidéo, soulignant l’impact des interactions sociales en ligne. Les études sur l’addiction aux écrans incluent à la fois des approches qualitatives et quantitatives, souvent basées sur des questionnaires et des entretiens. Selon une étude de 2022 publiée dans la revue Journal of Behavioral Addictions, environ 6% de la population mondiale serait touchée par une addiction aux écrans, une estimation basée sur des enquêtes menées dans plusieurs pays. Ce chiffre est le résultat d’une méta-analyse, compilant des données provenant de 47 études internationales.

L’addiction aux écrans peut avoir des impacts majeurs sur la santé mentale et physique, notamment à travers l’isolement social, la dépression et les troubles du sommeil. Pour les entreprises, comprendre et contrer ces comportements peut aussi améliorer la productivité.

De quoi souffrent les addicts à leurs écrans ?

Une personne atteinte d’addiction aux écrans vit un véritable tourbillon émotionnel, souvent invisible de l’extérieur mais dévastateur en interne. Sur le plan émotionnel, elle peut ressentir un mélange d’anxiété, d’excitation et de frustration. Chaque notification, chaque nouveau contenu devient une source de stimulation intense, créant une anticipation constante. Cependant, cette stimulation est suivie d’une chute émotionnelle lorsque l’écran est éteint, entraînant un vide, une forme de dépression temporaire. Ces personnes peuvent également éprouver un sentiment de culpabilité, sachant qu’elles passent trop de temps devant leurs écrans, mais elles sont souvent incapables de s’en détacher. L’addiction aux écrans génère également une forme de désespoir et d’inquiétude quant à la perte de temps, surtout lorsqu’elles réalisent que leur productivité ou leur qualité de vie en pâtit.

Sur le plan cognitif, l’addiction aux écrans modifie profondément la manière dont une personne pense et perçoit le monde. Une personne souffrant de cette addiction est constamment attirée par l’immédiateté et la gratification instantanée, ce qui rend difficile la concentration sur des tâches longues ou complexes. Elle peut développer des troubles de l’attention et une faible capacité à traiter les informations en profondeur. Le cerveau, saturé de stimuli numériques, devient moins apte à gérer le calme et la réflexion. Les pensées sont souvent envahies par le contenu numérique consommé : des images, des vidéos, des discussions sur les réseaux sociaux qui tournent en boucle. Cela contribue à renforcer une boucle addictive, où l’esprit recherche sans cesse la prochaine dose de stimulation numérique.

Quels risques liés à la surconsommation d’écrans ?

Sur le plan physique, l’addiction aux écrans entraîne des répercussions visibles. Beaucoup de personnes touchées par ce trouble rapportent des douleurs oculaires, des maux de tête chroniques, et des troubles du sommeil, notamment à cause de la lumière bleue des écrans qui perturbe le rythme circadien. La posture devient un problème majeur, avec des douleurs au cou, aux épaules et au dos dues aux longues heures passées devant un ordinateur ou un smartphone. De plus, le temps passé sur les écrans est souvent pris sur le temps de repos ou d’activité physique, ce qui peut entraîner une prise de poids ou une baisse de la forme physique générale. Le corps devient le miroir des habitudes sédentaires associées à l’addiction aux écrans.

Les relations sociales de la personne souffrant d’addiction aux écrans sont également affectées. En se concentrant de plus en plus sur ses appareils numériques, l’individu délaisse souvent les interactions en face à face. La communication devient plus superficielle, limitée à des échanges rapides par messages ou réseaux sociaux. Cela peut générer un sentiment d’isolement, malgré le fait que la personne soit constamment « connectée ». Paradoxalement, plus elle interagit avec les autres en ligne, plus elle peut ressentir un vide social dans la vie réelle, ce qui alimente un cycle d’évitement des interactions physiques. Les amis et la famille peuvent ressentir une distance, et les relations peuvent se détériorer.

« Les technologies sont conçues pour capter notre attention, et elles finissent par capturer nos vies » Tristan Harris – Ex-expert en design éthique chez Google

Dans le cadre professionnel, l’addiction aux écrans peut gravement nuire à la productivité. L’incapacité à se concentrer sur une tâche sans être distrait par les notifications ou le besoin constant de vérifier les mises à jour peut conduire à un travail de moindre qualité ou à des retards dans les échéances. Les périodes de travail deviennent inefficaces, ponctuées de sessions de procrastination numérique, où l’individu bascule d’une vidéo à l’autre ou scrolle sans fin sur les réseaux sociaux.

Enfin, sur le plan existentiel, une personne atteinte d’addiction aux écrans peut se sentir en décalage avec la réalité. La surconsommation d’informations, d’images et de contenu numérique peut créer un sentiment de confusion ou de perte de sens. À long terme, cette surstimulation permanente peut entraîner une lassitude générale et une quête de sens difficile à satisfaire. Le monde numérique offre des distractions infinies, mais peu de véritables réponses aux questions profondes que l’on peut se poser. Beaucoup de personnes finissent par ressentir une forme de vide, comme si leur vie était passée en arrière-plan au profit d’une vie virtuelle.

En résumé

L’addiction aux écrans n’est pas une simple question de gestion du temps, mais un véritable trouble qui touche profondément l’individu sur le plan émotionnel, cognitif et relationnel. Reconnaître les signes de cette addiction et chercher des stratégies pour la gérer est essentiel pour retrouver un équilibre entre le monde numérique et la vie réelle. Apprendre à maîtriser son usage des écrans est essentiel pour préserver sa santé mentale et sociale. En adoptant des pratiques plus conscientes et en rétablissant des limites claires, il est possible de reprendre le contrôle sur son rapport aux technologies, pour un bien-être durable. Ici l’hypnose est un levier utile quand il s’agit de corriger des mauvais réflexes. Et très puissant pour passer de la dépendance à l’indépendance.