Les douleurs musculo-squelettiques (DMS) affectent des millions de personnes à travers le monde, perturbant non seulement leur bien-être physique, mais aussi leur équilibre émotionnel et mental. Ces douleurs chroniques, souvent liées à l’anxiété, limitent les mouvements, provoquent de l’insomnie et affectent la qualité de vie. Comprendre l’impact global de ces troubles est essentiel pour mieux les gérer et améliorer la qualité de vie des patients.
Des recherches séculaires
Les douleurs musculo-squelettiques (DMS) sont des troubles affectant muscles, ligaments, tendons, articulations et nerfs. Historiquement, leur étude remonte à l’Antiquité avec des mentions dans les écrits d’Hippocrate, mais c’est au XIXe siècle que la recherche moderne a pris forme. Les chercheurs pionniers incluent Sir James Paget, qui a décrit la « maladie de Paget » touchant les os, et le Dr George Calot, spécialiste des déformations vertébrales. Au XXe siècle, des scientifiques comme le Dr Vladimir Janda ont élaboré des théories sur les déséquilibres musculaires, reliant DMS et posture.
Les études épidémiologiques récentes montrent que les DMS touchent environ 1,71 milliard de personnes à travers le monde, selon une estimation de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) issue de l’étude mondiale sur la charge de morbidité (Global Burden of Disease Study 2019). Cette étude évalue l’impact des maladies sur la qualité de vie et combine des données provenant de plusieurs pays, ce qui en fait une source fiable et représentative.
Ces douleurs résultent de multiples facteurs, comme une mauvaise posture, des gestes répétitifs ou encore le stress. De nos jours, la recherche continue de se concentrer sur la prévention et la gestion, avec une attention particulière portée à la réhabilitation et à l’amélioration de la qualité de vie des patients.
Que ressent une personne qui subit les DMS ?
Les douleurs musculo-squelettiques (DMS) impactent profondément la vie émotionnelle des personnes qui en souffrent. Au-delà de la douleur physique, ces troubles s’accompagnent souvent d’une souffrance mentale marquée par le stress, l’anxiété, voire la dépression. La sensation d’être constamment limité par la douleur génère un sentiment d’impuissance et de frustration. L’incapacité à accomplir des tâches simples, ou à maintenir un niveau d’activité professionnelle ou sociale normal, engendre un isolement émotionnel. Les patients se sentent incompris, car les douleurs chroniques ne sont pas toujours visibles, ce qui peut conduire à un sentiment de solitude.
L’anxiété joue également un rôle central dans l’expérience des DMS. Les personnes affectées redoutent l’intensification de leurs douleurs ou la survenue d’autres épisodes. Cette peur constante alimente un cercle vicieux où le stress aggrave la perception de la douleur. L’anticipation de l’inconfort pousse souvent à l’évitement de certaines activités, renforçant la sédentarité et l’affaiblissement musculaire. La fatigue émotionnelle s’accumule, rendant les personnes plus vulnérables aux troubles anxieux et à une baisse de l’estime de soi. Elles peuvent également perdre confiance en leur capacité à guérir, s’enfermant dans un sentiment de fatalité.
Sur le plan physique, les douleurs musculo-squelettiques altèrent considérablement le quotidien. Les mouvements deviennent plus lents et plus précautionneux. Les gestes autrefois simples, comme se lever d’une chaise ou soulever un objet, se transforment en épreuves. La douleur peut être diffuse ou localisée, mais elle tend souvent à irradier, provoquant des sensations de brûlures, de tiraillements ou de picotements. Ces symptômes s’intensifient souvent après une longue période d’inactivité ou au réveil. Au fur et à mesure que les muscles et les articulations deviennent raides, la mobilité globale est réduite. Cela limite non seulement la capacité à travailler, mais également les activités de loisirs, ce qui amplifie l’impression de perte de contrôle.
Impact des douleurs musculo-squelettiques sur son cadre de vie ?
La douleur musculo-squelettique a également un impact sur le sommeil. Les personnes concernées se plaignent fréquemment d’insomnie ou de réveils nocturnes, car la douleur empêche de trouver une position confortable. Cela peut être source de tension dans le couple.
L’absence de sommeil réparateur exacerbe aussi la fatigue et accroît la sensibilité à la douleur. Cette privation de repos alimente également l’irritabilité, le manque de concentration et les difficultés de mémorisation, affectant ainsi les performances au travail ou dans la vie quotidienne. Le cycle douloureux s’intensifie alors : plus la douleur perturbe le sommeil, plus elle s’aggrave le lendemain, et ainsi de suite.
« Je peins des fleurs pour qu’elles ne meurent pas. » Frida Kahlo, peintre qui utilisait son art pour transcender ses douleurs chroniques
Sur le plan social, les personnes souffrant de DMS peuvent s’éloigner de leurs proches. Les activités sociales, qu’il s’agisse de sorties ou d’événements familiaux, deviennent un fardeau en raison de la douleur constante ou de la peur qu’elle s’intensifie. Ce retrait peut provoquer une détérioration des relations personnelles, créant un sentiment de distance avec les amis, le conjoint ou la famille. Les patients peuvent également éprouver des difficultés à exprimer ce qu’ils ressentent, car la douleur est subjective et difficile à quantifier. Cela peut aboutir à un malentendu entre eux et leur entourage, ajoutant une couche supplémentaire de stress.
Les DMS affectent aussi l’aspect spirituel et existentiel de l’individu. Les personnes atteintes se posent souvent des questions sur le sens de leur souffrance. Certaines d’entre elles, surtout lorsque les douleurs deviennent chroniques, se sentent prisonnières de leur corps. Elles ont l’impression que leur qualité de vie est irrémédiablement compromise, ce qui peut conduire à une remise en question profonde de leur identité et de leurs aspirations futures. La perte de la capacité à travailler ou à poursuivre une carrière contribuent aussi à ce sentiment de désespoir. Et beaucoup se sentent inutiles ou à charge pour leurs proches, à tors.
En résumé
Vivre avec des douleurs musculo-squelettiques représente un défi constant, tant sur le plan physique qu’émotionnel. Ces troubles ne se limitent pas à la simple douleur. Ils altèrent également le sommeil, les relations sociales et même l’identité personnelle. Les personnes touchées par ces troubles doivent composer avec un fardeau invisible mais omniprésent, qui impacte tous les aspects de leur vie quotidienne. La gestion de ces douleurs nécessite souvent une approche globale, alliant traitements médicaux, libération psychologique et adaptations dans la vie quotidienne. Avec les bons outils comme l’hypnose, il est possible de retrouver une meilleure qualité de vie.